18 - Pompiers 15 - Samu 17 - Gendarmerie 112 - Numéro de secours européen
LE MESSAGE D'ALERTE - GENERALITES
Donner l’alerte, c’est informer au plus vite et de façon exhaustive et précise les services de secours adaptés. La qualité et la rapidité des secours sont proportionnelles à la qualité et à la rapidité de l’alerte.
Evidemment, un message d'alerte approximatif ne se transforme pas forcément en tragédie et les secours arriveront malgré tout, mais du temps aura été perdu et le temps parfois c’est la vie (avalanché, hémorragie, avc, …). C’est pour celà qu’en cas d’accident il faut s’astreindre à rester calme (facile à dire mais pas toujours facile à faire) et, une fois que votre interlocuteur sera au bout du fil, répondre simplement à ses questions en indiquant uniquement ce que l’on a vu et ce que l’on a fait en s’efforçant de ne rien minimiser mais aussi, ne pas dramatiser une situation qui l’est peut-être déjà bien assez comme ça. Celui qui donne l'alerte doit s'évertuer à ne rien supposer ou inventer, il relate simplement les faits de façon mécanique, il fait l'économie de mots inutiles et d'informations n'apportant rien à la bonne compréhension de la situation.
Lors d'une alerte, vous êtes les yeux du professionnel qui est à votre écoute. Il doit se faire une image mentale de l'accident ainsi que de l'état de la victime uniquement avec les informations que vous lui donnez.
Racontez de façon calme, précise et audible :
- L'origine de l'accident (chute, malaise, coup, ...)
- Ce que vous voyez (la scène, le risque persistant, le nombre et l'état de la victime, …)
- Ce que vous avez fait (bilan, dégagement, …)
- Si vous êtes secouriste dites-le
Dans l’absolu un bon message d’alerte se présente de la façon suivante :
Vous :
- Bonjour je me nomme xxx xxx
- Le numéro de téléphone avec lequel je vous appelle est le xx xx xx xx xx
- Je suis secouriste (ou pas)
- Je me trouve ... La victime se trouve (vous localiser avec le plus de précision possible)
Les secours pourront être amenés à vous rappeler s’ils ne trouvent pas le lieu de l’accident.
L'accident :
- Il s'agît d'une personne qui a fait une chute d'une barre rocheuse d'environ x mètres
Soyez le plus précis possible dans la description de l'accident.
La victime (ou les victimes) :
- c'est un homme (une femme) d'environ xx ans
- Il est conscient (ou pas) et lucide (la victime répond correctement aux questions)
- Il se plaint d'une forte douleur à la hanche
Le sexe et l'âge sont importants tout comme le fait de savoir si la victime est consciente et lucide
Actions entreprises :
- Pas de saignement à la palpation
- Forte douleur au passage des mains sur la hanche gauche (droite, ...)
- La victime est en sécurité, couverte, isolée du sol
- Elle n'a pas été déplacée
- Il n'y a pas de risque persistant
Remarques pratiques :
- La victime se trouve sur un terrain plat et découvert avec un sol régulier (ou pas) - infos utiles pour pose d'un hélico
- Nous sommes facilement visibles
Avez-vous toutes les informations nécessaires ?
Puis-je raccrocher ?
L’ordre dans lequel vous donnez les informations importe peu, le tout c’est d’essayer de ne rien oublier.
LE MESSAGE D'ALERTE EN MONTAGNE
112 - Numéro à privilégier ou numéro des secours locaux
Retrouver ici la Fiche d'Alerte (procédure) éditée par la Fédération Française de la Montagne et de l'Escalade
Donner l’alerte en montagne implique d’autres contraintes encore :
- L’isolement ou la nuit ou le mauvais temps ou les trois qui augmenteront le stress
- L’absence possible de réseau téléphonique qu’il faudra chercher
- Possible difficulté de se localiser avec précision surtout la nuit ou par temps de brouillard
- Gestion des priorités complexe (je pars avertir les secours ou je porte secours ?)
- Impossibilité pour les secours d'intervenir rapidement (nuit, météo défavorable, autres secours, ...)
Pourtant, malgré ces complications, le message d’alerte ne diffère pas de celui que l’on apprend dans les cours de secourisme et que nous avons développé plus haut. La seule vraie difficulté sera (une fois que vous aurez trouvé un réseau) de vous localiser avec le plus de précision possible.
Trouver un réseau :
Une fausse idée persistante laisserait à penser que l’on peut toujours appeler les secours même lorsque il n’y a pas de réseau. C'est faux !
Si votre opérateur est A et que A ne passe pas à l’endroit ou vous êtes, votre téléphone se connectera automatiquement sur le réseau B ou C. A ce moment là, votre appareil affichera un message de type : ''Urgence uniquement'' ou ''Appels d’urgence uniquement'' ou quelques choses de similaire. Mais, si aucun réseau n’est présent et bien, tout appel sera impossible. Il faudra chercher un lieu dégagé (col, sommet, crête, …) pour se connecter.
Si vous êtes en groupe de type club de randonnée, envoyez deux personnes chercher un réseau avec si possible, deux téléphones de deux opérateurs différents. Cela multipliera les chances de s’accrocher à un réseau plus rapidement.
Le choix des personnes doit être un choix réfléchi. Il s’agit de mandater des personnes qui ne seront pas affectées émotionnellement, en toute possession de leurs moyens et disposant d’une bonne capacité physique nécessaire à la recherche rapide d’un réseau. De plus, ces personnes devront revenir sur le lieu de l’accident pour vous informer que les secours ont bien été prévenus. Cette procédure n'est valable que pour un groupe ou les protagonistes se connaissent bien comme un club par exemple. Les personnes sortent très souvent ensemble. De fait, le chef de groupe connait bien ses adhérents et il sait qui a des compétences de secouriste et qui il peut envoyer chercher les secours.
Pour les professionnels de la montagne c'est différent car ils ne connaissent pas les clients qu'ils encadrent. Dans ce cas, ils doivent eux-mêmes partir chercher un réseau et ne doivent en aucun cas faire confiance à un tiers. Un ''touriste'' ne connait pas le terrain il ne peut pas savoir ou trouver du réseau rapidement, il peut se perdre, s'épuiser, tomber et se blesser, oublier les informations importantes, donner une alerte approximative, ...
Se localiser :
L’idéal lorsqu’on doit donner l’alerte, c’est de disposer d’un gps … et de savoir s’en servir. Ce n’est pas si difficile que ça car aujourd’hui certaines montres et la quasi généralité des smartphones possèdent cette fonction. Il suffit alors de donner la position de l’accident (et non pas la position de l’endroit d’où on appelle) et l’hélicoptère arrivera comme par enchantement à quelques mètres de la victime.
Si l’on ne dispose pas de gps, on se doit d’avoir au moins une carte au 1/25000 et … de savoir la lire. En utilisant les points remarquables autour de votre position (cols, sommets, rivières, bergeries, pistes, lacs …), il est relativement aisé de se localiser avec une précision très satisfaisante.
Si vous n’avez ni gps ni carte (c’est pas bien du tout !) vous êtes tout de même sensé savoir à peu près où vous êtes, au moins, dans quel massif montagneux et sur quel versant. Ensuite, donnez le plus de renseignements possibles :
- Nous sommes dans le massif du … sur le versant X
- Nous sommes partis de …
- Nous nous dirigions vers …
- Cela fait à peu près X heures que nous marchons
- Nous sommes sur un chemin balisé (ou pas)
- Il y a X heures, nous sommes passés à coté d’une bergerie, d’un lac …
- Il y a X minutes nous avons traversé la rivière (sur une passerelle, à gué) …
- Là, je me trouve au pied d’une grande barre rocheuse … sur un col … sur un petit plateau..
Enfin bref, n’importe quel renseignement permettant de vous localiser fera l’affaire.
En montagne, c'est souvent l'hélicoptère qui sera envoyé pour porter secours. Gérer un secours héliporté n'est pas compliqué mais cela demande une implication de celui qui a appelé les secours. En effet, il n'est pas aisé pour un équipage de repérer en contre bas une personne isolée ou même un groupe, surtout si la localisation a été approximative ou par mauvaise visibilité.
Voir l'onglet Guidage des secours.