L'arrêt cardio-ventilatoire survient lorsqu'aucune des trois fonctions vitales n'est présente. Le bilan ne relèvera ni conscience, ni ventilation, ni circulation. Le secouriste devra alors pratiquer une RCP (Réanimation Cardio Pulmonaire) pour suppléer à l'absence de la ventilation (bouche-à-bouche) et de la circulation (massage cardiaque). Ce faisant, il ne permettra pas à la victime de ''revenir à la vie", mais il permettra au cerveau de rester irrigué et donc oxygéné pour éviter ou retarder la mort cérébrale.
Attention !
La pratique de la RCP telle que décrite ici ne s'applique pas aux petits enfants et aux nourrissons. Il existe un réel danger à pratiquer de la sorte !
L'APPROCHE
L'approche de la victime est toujours la même puisque tant que le secouriste n'a pas fait le bilan il ignore que la victime est en arrêt cardio-ventilatoire. Il se doit d'appliquer les mesures décrites ici : Protéger, Examiner, Bilan et éventuellement si besoin Dégagements d'Urgence.
Une fois le bilan effectué et l'absence des trois fonctions vitales actée, deux cas de figures se présentent :
Le secouriste est seul avec la victime :
Une fois débutée, une RCP, ne doit plus être arrêtée. S'il est seul, le secouriste devra d'abord prévenir les secours et ensuite débuter la RCP et ne plus l'interrompre jusqu'à l'arrivée des secours.
Le secouriste n'est pas seul :
Dans ce cas, se référer à l'onglet Alerter.
LE MASSAGE CARDIAQUE
C'est par lui que débute la RCP. Pour cela, le secouriste positionne ses mains au centre du thorax de la victime sur une ligne imaginaire reliant les deux mamelons. Ces mains sont croisées Fig 1. Il est perpendiculaire à la victime Fig 2. La surface de contact de la main sur le thorax est visible sur la Fig 3.
Fig 1 Fig 2 Fig 3
Dès qu'il est bien positionné, le secouriste appuie fortement (mais de façon linéaire et sans choc) sur le thorax de façon à ce qu'il fléchisse de 5 à 6cm puis il se relève. Il recommence l'opération 30 fois à un rythme élevé, 120 massages par minute.
Attention !
Pendant l'opération, les bras du secouriste restent toujours tendus. C'est avec le poids de son tronc que le secouriste masse ''de tout son poids''.
Lorsqu'il remonte, les mains du secouriste restent en contact avec le torse de la victime. S'il doit descendre de 5 à 6cm il doit remonter d'autant, pas plus, pas moins.
LE BOUCHE A BOUCHE
Il s'intercale entre les séries de massage, il faut en faire 2. Une RCP se compose donc de 30 massages et 2 insufflations, puis à nouveau 30 ... 2 ... 30 ... 2. Une RCP, une fois commencée ne doit plus être interrompue, sous aucun prétexte. C'est pour cela qu'il faut veiller à ce que les secours soient prévenus avant.
Attention !
Il est rappelé ici que, pour que l'air puisse passer lors du bouche-à-bouche il faut que le tête de la victime soit "tirée" en arrière. En effet, si la tête est laissée dans sa position initiale, la langue se positionnera au fond de la gorge obstruant ainsi les voies aériennes (voir Bilan). Le secouriste pourra souffler autant qu'il le voudra, l'air ne passera pas. Lors des insufflations la tête sera maintenue en arrière (voir dessin).
Après avoir fait les 30 massages, le secouriste pratique au plus vite la bascule prudente de la tête en arrière pour libérer les voies aériennes comme expliqué dans l'onglet Bilan. Il maintient la tête dans cette position avec ses deux mains.
La main sur le front pivote légèrement et avec le pouce et l'index il vient pincer le nez (voir dessin).
Avec le pouce de l'autre main, celle qui tient le menton, il ouvre très légèrement la bouche de la victime.
Il prend sa respiration, colle sa bouche sur celle de la victime et souffle doucement.
Il se relève sans bouger ses mains, mais en veillant à lâcher son étreinte sur le nez.
Il prend de nouveau sa respiration, pince le nez, et souffle à nouveau.
Une fois terminé la deuxième insufflation, il lâche la tête et reprend les 30 massages suivants.
Attention !
Lors du bouche-à-bouche le secouriste veillera à appliquer ses lèvres sur le pourtour extérieur des lèvres de la victime. Le nez sera bien pincé. L'insufflation se fera doucement et de façon linéaire. Pour savoir si son insufflation est efficace, le secouriste aura au préalable découvert le torse de la victime (une RCP se pratique toujours torse nu) et tout en insufflant, il regardera du coin de l'oeil le ventre de la victime s'élever.
