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L’avalanche représente un danger très important lorsqu’on pratique des activités de montagne hivernale. Malgré les études et les connaissances sans cesse renouvelées en matière de nivologie, l’avalanche reste un danger difficilement prévisible. Ceci explique le nombre toujours trop grand de victimes chaque année.

GENERALITES

 

Il existe plusieurs façons de classifier les avalanches, mais on peut généraliser de la façon suivante :

 

- Les avalanches de poudreuse

- Les avalanches de plaques

- Les avalanches de neige humide

 

L’objet de ce site n’est pas de détailler les caractéristiques de chacune de ces avalanches, mais il est fortement recommandé à tout candidat à la randonnée hivernale, en raquettes ou en ski, de s’y intéresser.

 

C’est au docteur Brugger que l’on doit les avancées notables sur la connaissance des pathologies des avalanchés. 1880 cas ont ainsi été étudiés sur une période de 17 ans pour découvrir l’impact des différentes phases de l’avalanche sur les victimes, les chances de survie, les protocoles à respecter.

 

Grâce à ces études, on sait aujourd’hui que :

 

- 20% des victimes sont tuées avant l’arrêt de l’avalanche

- 52% des victimes totalement ensevelies décèdent si aucun secours

- 4% des victimes partiellement ensevelies décèdent si aucun secours

 

C’est aussi grâce aux études de Brugger qu’a été établie la ...

 

 

Courbe de survie :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cette courbe qui fait référence actuellement, met en évidence les chances de survie d’une victime en % totalement ensevelie et vivante à l'arrêt de l'avalanche par rapport au temps passé sous la neige. 

 

On constate donc que :

 

- Une victime a 91% de chance de survie jusqu’à 18mn d’ensevelissement.

- Grâce à l’air contenu dans la neige.

- Une victime à 34% de chance de survie jusqu’à 35mn d’ensevelissement.

- Dans ce cas il faut que la victime dispose d’une poche d’air.

- Après 35mn il faut que la poche d’air communique avec l’extérieur pour survivre.
- Après 120mn les chances de survie tombent à 10% car même avec de l’air renouvelé, c’est l’hypothermie qui sera probablement la cause du décès.

 

On comprendra que le sauveteur potentiel doit chercher, trouver, creuser et dégager la victime dans un temps maximum d’environ 20mn, s’il veut avoir les meilleures chances de sauver la victime. Cela est parfaitement possible, mais autant dire qu’il faut maîtriser parfaitement l’utilisation du D.V.A, de la sonde et de la pelle.

 

PATHOLOGIES LIEES AUX AVALANCHES

 

Asphyxie 

C’est la cause principale de décès des avalanchés ensevelis qui n’ont pas étés dégagés à temps. Nous détaillerons plus loin les conséquences d’un dégagement tardif sur une victime totalement ensevelie, mais il faut savoir qu’après 15 à 18mn sous la neige, les chances de survie d’un avalanché chutent gravement. Le temps (la rapidité du secours) est donc l’élément essentiel à ne pas perdre de vue.

Poly-traumatismes 

Pendant l’avalanche, la victime est violemment projetée contre le sol, les rochers, les arbres. Elle saute du haut d’éventuelles barres rocheuses, elle dévale des pentes vertigineuses à grande vitesse, elle tombe dans une crevasse. Il peut en résulter des traumatismes graves, fractures, traumas crâniens, hémorragies internes qui à eux seuls peuvent causer le décès de la victime. Cependant, ce cas survient moins souvent que l’on pourrait le croire (20% des cas). 

 

Hypothermie 

C’est la troisième cause de décès. Elle concerne l’enseveli, mais aussi celui qui a été dégagé à temps mais qui va connaître un refroidissement rapide une fois à l’air libre.

 

Attention ! 
Tout avalanché doit-être considéré comme polytraumatisé et hypotherme. Il faut donc le mobiliser le moins possible et le protéger du froid par tous les moyens.

 

CONDUITE A TENIR

 

Je suis seul et témoin d’une avalanche :

 

- Je ne bouge pas et je ne quitte pas des yeux la victime qui est emportée.

- J’essaye de repérer visuellement le dernier endroit ou j’ai aperçu la victime. Je débuterai les recherches à cet endroit.

- Je mets mon dva en réception. 

- Je sors ma pelle et ma sonde de mon sac.

- Si mon téléphone portable est allumé, je l’éteins (pour ne pas créer d’interférences).

- Sur le lieu je recherche rapidement des repères visuels : chaussure, gant, ski, raquette, casque, ...

- N’importe quoi qui puisse trahir la présence d’une victime ensevelie.

- Si aucun signe visuel, je débute la recherche avec mon dva (je suis censé connaître le protocole de recherche).

- Si je ne trouve personne au bout de 20mn, j’arrête de chercher et j’appelle les secours. Ensuite, je reviens sur les lieux et je recommence ma recherche.

 

Si je ne retrouve pas la victime dans les 20mn, je ne la retrouverais pas ou je la retrouverais trop tard. Dans la majorité des cas, elle sera dans un état nécessitant bien plus que des gestes de secourisme. La présence de secours médicalisés est donc primordiale. Aussi difficile que ce soit, je dois accepter le fait de cesser mes recherches et d’avertir les secours même s’il faut pour cela partir.

Je suis avec un groupe :

 

J’agis de la même façon que ci-dessus mais, avant de me rendre sur les lieux avec les membres du groupe (qui sont tous équipés de dva évidemment), je demande à une personne d’avertir les secours. S’il n’y a pas de réseau et qu’il faut en chercher un, peut-être loin, je missionne deux personnes avec deux opérateurs différents.

Pour ma part avec le reste du groupe, je commence les recherches. A l'arrivée des secours je n'arrête pas les investigations et je me mets à leur disposition.

 

A savoir ! 

La meilleure chance de survie d’une victime ensevelie est d’être dégagée par ses compagnons. 

Une étude a démontré que :

- sur 158 victimes retrouvées et dégagées par leurs camarades 112 étaient vivantes.
- sur 156 victimes retrouvées et dégagées par une équipe de secours, 20 seulement étaient vivants.

 

La raison de cet écart est facile à expliquer car le temps de mise en œuvre moyen d’une caravane de secours héliporté en France est d’environ 90mn.

 

LA VICTIME EST LOCALISEE AVEC PRECISION, QUE FAIRE ?  

 

A savoir ! 

Par convention internationale il faut considérer qu’une victime est dite ‘’totalement ensevelie’’ lorsque sa tête et son thorax sont sous la neige et ce, même si les jambes dépassent. 

 

Enfin, j’ai localisé la victime. Soit parce que j’ai remarqué un signe de présence à la surface de la neige, soit après une recherche dva et un sondage.

Si j’ai sondé, je laisse la sonde plantée là où elle était lorsque j’ai touché la victime. Elle symbolise l’endroit où je dois creuser.

 

L’urgence est de dégager la tête :

 

Pour atteindre la victime, je ne creuse pas pile au-dessus d’elle mais, légèrement plus bas que la sonde. Ce faisant, il me sera bien plus facile d’intervenir et d’opérer les premiers gestes de secours.

 

Je trouve, la tête et je regarde si :

 

La victime est consciente

 

- Je la rassure, je lui demande de ne pas essayer de bouger.

- Je continue à la dégager.

- Je ne mobilise pas la victime si je ne suis pas obligé.
- Je prends en compte le risque hypothermique et je couvre la victime avec une couverture de survie.
- Si possible, je pense à l’isoler du sol avec des vestes, des sacs à dos, …
- Je pratique la surveillance et j’attends les secours.

 

La victime est inconsciente

 

Après avoir réalisé la recherche de la victime comme indiquée ci-dessus, après avoir dégagé la tête et avant de pratiquer quelques gestes que ce soient, je regarde si :

- La victime est consciente ou pas ? (si elle ne l’est pas je note l’heure).

- Devant la bouche y a t-il ou pas une cavité ? (signe que la victime a pu respirer).

- Ses voies aériennes (nez, bouche) sont-elles obstruées ou pas par de la neige ?

- De quelle couleur est le visage de la victime, bleuté ou pâle ?

 

Ces informations sont très importantes, il me faudra les communiquer au médecin dès son arrivée sur les lieux.

 

- Je pratique immédiatement deux insufflations ! ... après avoir enlevé la neige de la bouche et du nez si besoin évidemment.

- Je dégage le thorax

- Je fais mon Bilan
- Si besoin, je pratique la Réanimation Cardio Pulmonaire et je ne l’arrête plus jusqu’à l’arrivée des secours (si quelqu’un d’autre est parti prévenir les secours). Si je suis seul, je pratique la R.C.P pendant au moins 2 minutes, ensuite, avertir les secours.
- Si la ventilation revient mais que la victime reste inconsciente, je la mets en P.L.S (Position Latérale de Sécurité)
- Sauf en cas de risques évidents de sur-accident, j’évite de mobiliser la victime.

 

Si je dois laisser la victime, qu’elle soit consciente ou pas, je l’isole du sol et je la couvre.

 

A savoir ! 
Si je découvre la victime sur le dos, je n’ai pas besoin de dégager la totalité du corps pour faire un bilan où pratiquer la R.C.P. Seul le visage et le thorax suffisent. 

 

Attention ! 
L’urgence ne justifie pas une intervention précipitée et désordonnée ou chacun fait tout mais surtout n’importe quoi. 

 

HYPOTHERMIE DE L'AVALANCHE

 

Tout avalanché doit être d’emblée considéré comme un hypotherme et un polytraumatisé.

L’hypothermie est aggravée par :

 

- L’état d’inconscience

- Les traumatismes éventuels

 

Si la victime est consciente la réchauffer par tous les moyens (voir Hypothermie).

Si la victime est inconsciente ce sont bien entendu les gestes de réanimation qui sont prioritaires.

 

Attention ! 
Même après son dégagement, une victime consciente subira une phase de refroidissement importante. 

 

LE MOT DE PREVENTION

 

Avant de faire une sortie sur terrain neigeux :


- Je prends le bulletin météo et le Bulletin Neige et Avalanche

- Je m’équipe de la trilogie obligatoire :

          - Un DVA pour rechercher et localiser la victime avec une bonne précision
          - Une sonde pour ‘’toucher’’ la victime et connaître la profondeur
          - Une pelle solide pour creuser. Il est illusoire de penser pouvoir creuser de la neige tassée avec les mains

- Je serai formé et entraîné à l’utilisation de la trilogie.
- il est aussi illusoire penser pouvoir trouver un enseveli si on n'est pas formé et entraîné à l’utilisation du D.V.A.
- A l’aide d’une carte, j’aurais étudié avec minutie le parcours de ma course pour éviter autant que possible les couloirs de neige et les pentes représentant un risque.

 

Corbe de survie 2.jpg
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