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La gelure est un processus de défense du corps humain qui combat l'hypothermie. S'il y a gelure, il y a hypothermie. Si vous soignez l'un, il faut obligatoirement soigner l'autre.

 

 

GENERALITES

 

Les gelures concernent principalement les mains, les pieds, le nez, les oreilles. Elles peuvent s’étendre si elles ne sont pas soignées dans les plus brefs délais. On a entendu, et on entend encore, quelques inepties sur le sujet qui sont probablement à l’origine de bien des souffrances. Aujourd’hui, la médecine de montagne et les spécialistes de ce genre d’atteintes arrivent à un consensus en ce qui concerne les traitements à appliquer. Les gelures ne doivent pas être confondues avec les engelures qui ont un rapport plus direct avec l’humidité et le froid qu’avec le froid seul. De plus, ces dernières sont à ranger dans la catégorie des pathologies au même titre que le syndrome de Raynaud, que dans celle des accidents liés au froid.

 

À savoir ! 

La gelure est une atteinte localisée des extrémités directement liée à une exposition prolongée au froid à une température inférieure à 0°. Elle peut néanmoins survenir en quelques minutes si les conditions météorologiques sont extrêmes. 

Il existe 4 stades de gelures : de 1 à 4 de la moins grave, à la plus grave. Pour connaitre le stade d'une gelure il faut d'abord la réchauffer au moins une fois.

 

RECONNAITRE UNE GELURE 

 

Ce qui rend la gelure si particulière, c’est qu’elle s’installe de façon sournoise. Ce qui doit nous alerter, c’est justement l’absence totale de sensations, on ne sent plus ses doigts même si on les bouge. Un rapide examen de l’endroit suspect s’impose. S’il s’agit d’une gelure naissante, la peau sera pâle, un peu durcie, avec une sensibilité amoindrie. Dans ce cas, le premier réflexe est de placer ses doigts sous ses aisselles pour les réchauffer. On peut aussi masser et mobiliser énergiquement ses extrémités pour aider à la revascularisation. Si malgré vos efforts les doigts arborent toujours une couleur pâle, franchement blanche ou même bleutée il faut appliquer un autre protocole (voir ci-après).

 

Attention !  

Si vous suspectez une gelure aux pieds ou aux orteils, mieux vaut attendre d’arriver dans un endroit abrité pour enlever vos chaussures. Il se peut en effet que vous que vous n’arriviez plus à les remettre. Si vous vous trouvez dans l’impossibilité de traiter la gelure ou de vous soustraire au froid, le phénomène ira en s’aggravant. Malgré cela, si vous ne pouvez pas vous mettre à l’abri pour soigner vos gelures en attendant les secours, il vaut mieux ne rien faire. Soit on soigne efficacement une gelure, soit on ne la soigne pas !

 

A savoir ! 

Une gelure apparaît souvent plus étendue qu’elle ne l’est est réalité. Il faut donc toujours réchauffer efficacement une gelure avant de se risquer à un diagnostic. Ce n’est qu’après réchauffement que l’on pourra préciser l’étendue des dégâts (réchauffement d'une heure selon le protocole ci-dessous). 

 

PROTOCOLE DE SOINS

 

Faisons définitivement table rase des anciennes méthodes qui se voulaient plus de l’ère de l’inquisition que celle de la raison. Attention, on ne plonge pas un membre gelé dans la neige sous prétexte qu’il faut soigner le mal par le mal. On ne flagelle pas un membre gelé sauf si l’on est masochiste pratiquant. Pour finir, on ne frictionne pas une gelure frénétiquement comme on le ferait avec un ticket de tac-o-tac.  


La méthode aujourd’hui reconnue et, appliquée par la médecine, est basée sur un réchauffement rapide. Cela consiste à baigner le membre atteint dans de l’eau à une température de 38°/40° (eau et récipient propre évidemment). Vous devez vous assurer que vous avez la possibilité de vérifier mais aussi de maintenir cette température avec une certaine exactitude (thermomètre et gaz). Ces bains d’une heure doivent être renouvelés deux fois par jour. Une douleur vive peut se manifester plusieurs minutes après le début du trempage, c’est l’onglée. Ressentir cette douleur est une bonne chose car c’est le signe de la reprise de la vascularisation. 

Vous pouvez faire boire à la victime des boissons chaudes. Progressivement, tout reviendra à la normale et la victime pourra reprendre son activité même si l’insensibilité pourra persister quelques jours. On veillera tout particulièrement à ce que les membres gelés puis soignés ne gèlent pas à nouveau. Il n'y a rien de pire qu'une gelure soignée qui regèle à nouveau.

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Attention !

La température de l'eau doit impérativement rester entre 38° et 40°. En dessous de 38° ça ne sert pas à grand-chose et au-dessus de 40° il y a risque de brûlure (la peau meurtrie par la gelure devient plus sensible).


Traitement des gelures de catégorie 1 :

 

L'insensibilité et l'aspect pâle/bleutée ne touche que les phalanges distales, c'est une gelure au stade 1. Ce n'est pas grave car à ce stade il est encore possible de réchauffer les extrémités en les massant, en les plaçant sous les aisselles, en soufflant dessus, ou en enfilant les gants chauds d'un compagnon. Il n'est pas nécessaire de stopper l'activité.

Progressivement la couleur rose aura repris le dessus même si parfois la sensibilité sera encore un peu défaillante.

 

Traitement des gelures de catégorie 2 :

 

Après le réchauffement, la pâleur ou la couleur bleutée persistent ainsi que l'insensibilité. Si vous êtes engagé dans une sortie longue loin de tout, recommencer le protocole de soins (laisser quelques heures entre les deux en continuant à réchauffer la victime pour combattre l'hypothermie).

Autrement, stopper l'activité et demander au plus tôt un avis médical.


Traitement des gelures de catégorie 3 et 4 :

 

Pour les gelures à ce stade, les seuls traitements efficaces ne pourront être entrepris qu’en milieu hospitalier. Dans l’attente de secours que l’on aura demandés précocement et après avoir mis le blessé à l’abri, il faut appliquer le même protocole expliqué ci-dessus, ça ne peut pas faire de mal. S’il y a des plaies ou des phlyctènes, on ajoutera un antiseptique dans l’eau (permanganate de potassium par exemple).

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Attention !

Une fois le blessé mis à l’abri, il ne faut en aucun cas le soumettre à nouveau au froid. Il n’y a rien de pire qu’une gelure qui aura été réchauffée même partiellement, puis soumise à nouveau à l’action du froid.

Le facteur temps est essentiel dans le traitement des gelures graves. Plus le blessé sera pris en charge tôt, plus ses chances de guérison totale seront élevées. À noter, qu’après des gelures sérieuses, il n’est pas rare que les parties atteintes gardent une sensibilité accrue au froid.

 

CLASSIFICATION DES GELURES

 

Les gelures se classent en 4 catégories distinctes. Il est rappelé qu'il faut d'abord réchauffer la gelure avant de savoir à quelle catégorie elle appartient :

 

Catégorie 1 :

                     

Aspect                                                                       
        Après premier réchauffement la couleur rose/rose pâle est revenue.
                                                 

        Sensibilité partiellement retrouvée ou retrouvée.                       

        Localisation : Phalanges distales. 

L'activité peut continuer.

   

Catégorie 2 :

 

Aspect

        Après premier réchauffement la couleur pale/bleutée persiste.  

        La sensibilité est toujours absente.                                                                    

        Elles sont localisées uniquement sur les phalanges distales (bout des doigts).                       

Si possible arrêt de l'activité + avis médical. Si non, appliquer encore le protocole (laisser quelques heures entre les deux). 

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Catégorie 3 :

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Aspect

        Après premier réchauffement, la couleur bleutée/pale remonte plus haut sur les doigts mais ne déborde pas sur la main             ou le pied.

Arrêt immédiat de l'activité et intervention des secours pour transport en milieu hospitalier. En attendant les secours, il n'est pas interdit d'appliquer encore une fois le protocole de soin.                       

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Catégorie 4 :

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Aspect

         La nécrose (couleur noire ou blanche) remonte sur le pied ou la main.

Arrêt immédiat de l'activité et intervention des secours pour transport en milieu hospitalier. En attendant les secours, il n'est pas interdit d'appliquer en core une fois le protocole de soin.      

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

INTERVENIR SUR DES PHLYCTENES


Les phlyctènes claires, si elles apparaissent, se soignent comme des ampoules. Attention, si vous avez prévenu les secours, ne faites rien, les phlyctènes seront traitées en milieu hospitalier.

Protocole de soins :

- Vider délicatement les ampoules avec une seringue.
- Eventuellement, injecter à la place un produit désinfectant non irritant.
- Laisser agir un long moment puis, aspirer de la même façon le produit désinfectant.
- Désinfecter la zone, faire un bandage avec des compresses sans trop serrer.

 

LE MOT DE PREVENTION

 

- Se renseigner sur la météo. 

- Avoir un équipement adapté aux températures rencontrées. 

- Savoir renoncer.
- Favoriser la circulation sanguine.

- Éviter les chaussures trop serrées. 

- Penser à desserrer un peu les lacets par temps très froid (température négative). 

- Éviter les chaussettes trop justes.  

- Éviter aussi les gants trop serrés aux élastiques de maintien trop agressifs. 

- Boire souvent même si on ne ressent pas la nécessité de le faire. 

- Être à l’écoute de son corps. Recherchez les premiers symptômes (insensibilité des extrémités).

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AUTRES ATTEINTES LIEES AU FROID

 

Engelures 

On la confond très souvent avec la gelure. Pourtant, l’apparition d’une engelure sera plus liée à l’humidité qu’au froid. De plus, contrairement à la gelure qui est une atteinte ponctuelle en rapport avec une exposition directe au froid, l’engelure est une maladie chronique. 

 

Onglée 

C’est la douleur que l’on ressent quand on réchauffe une gelure. Elle est causée par la revascularisation des vaisseaux sanguins. En l’état et bien que douloureuse, l’onglée est synonyme de recirculation sanguine dans les parties atteintes. 

 

Gelure de cornée 

Elle apparaît surtout dans de fortes conditions de vent froid, quand l’alpiniste n’a pas pris la peine de se protéger les yeux avec un masque de qualité. Elle se caractérise par une vision floue qui peut évoluer en cécité totale. Heureusement, la suite est souvent favorable avec un retour à la normale après 1 à 2 jours … si les yeux ont été protégés et réchauffés. 
 

 

 

 

 

 

 

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