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Au même titre que le froid, les atmosphères chaudes ne sont pas sans influences négatives sur notre température corporelle. Là aussi, l’organisme doit développer des phénomènes spécifiques pour maintenir coûte que coûte une température d’environ 37° au noyau. 

Si la thermogenèse est la réponse de notre organisme à la baisse de température, la thermolyse est celle développée pour en contrarier la hausse.

 

LA THERMOLYSE

 

Au contraire de la thermogenèse, c’est la faculté de notre organisme à évacuer le trop plein de chaleur. La thermolyse agit sur :

 

- L’adaptation du flux sanguin

- La transpiration

 

L’adaptation du flux sanguin :
 

À partir de 25° (température ambiante) en atmosphère sèche l’organisme commence à combattre l’élévation de température.

L’adaptation du flux sanguin se traduit par une vasodilatation des vaisseaux sanguins périphériques. Le sang ‘’puise’’ ainsi le surplus de chaleur dans le noyau, puis le transporte vers ‘’l’extérieur’’. Passant juste sous l’épiderme, il se refroidit et retourne vers le coeur. Plus les vaisseaux sont gros, plus ils offrent de surface favorisant ainsi le refroidissement par conduction et radiation, c’est le principe de la vasodilatation. En temps normal, le débit de sang cutané est de 5%, par très forte chaleur, il peut passer à 25%. Attention, l’efficacité de ce phénomène sera contrarié voir totalement inefficace si la température de l’air ambiant est plus élevée que celui du noyau (déserts par exemple). Dans ce cas, l’échange se fera dans l’autre sens. Le sang se réchauffera en passant sous l’épiderme entraînant une élévation de température du noyau. 

 

La transpiration :
 

Elle prend le relais de la vasodilatation quand celle-ci ne parvient plus à éliminer correctement le surplus de chaleur. À partir de 33° de température ambiante, seule la sueur participe au refroidissement de l’organisme. Chaque goutte de sueur entraîne un refroidissement de 0,60 k/cal.

 

- 50% de la sueur est évacuée par la peau du front.

- 25% de la sueur est évacuée par la peau de la tête et des membres supérieurs.

- 25% de la sueur est évacuée par la peau des membres inférieurs.

 

On constate à la vue de ces chiffres qu’une très grande partie de la chaleur est éliminée par la tête. Il conviendra donc, en cas de température négative de protéger avant tout cette partie-là du corps avec un bonnet ou une cagoule de qualité, pas trop serrée pour ne pas entraver la circulation sanguine.

Au contraire, dans une atmosphère chaude il faudra ventiler au maximum ces parties pour bénéficier d’un refroidissement efficace. Par exemple, trempez régulièrement votre casquette ou votre chapeau dès que vous passez à proximité d’un cours d’eau puis sans l’essorer remettez les sur la tête. Profitez des moindres coins d’ombre.


Pour que la sudation se fasse normalement il faut que la teneur en eau de l’air ambiant soit faible. Si l’air est déjà saturé d’humidité (Amazonie par exemple) la transpiration ne se fera pas. Dans ce cas, il y a élévation de la température et déshydratation. Il faut impérativement boire, boire en grande quantité mais toujours par gorgées successives.
 

A savoir ! 

Un jour où vous avez particulièrement chaud, ouvrez le robinet d’eau froide et placez au-dessous du jet l’intérieur de vos poignets à hauteur des veines. Alternez l’un puis l’autre de vos poignets. En quelques minutes, votre sensation de chaud aura presque totalement disparu.

 

PATHOLOGIES

 

La déshydratation :
 

Problème numéro 1 partout et tout le temps, nous ne buvons pas assez et nous buvons trop tard ! Ceci est une attitude très paradoxale puisque nous sommes composés de 70% d’eau. Une bonne fois pour toute, il faut boire, boire avant d’avoir soif ! Dès que l’on ressent la soif c’est que notre organisme est déjà en déficit hydrique. Un déficit en eau de 2% du poids du corps se traduit par une diminution de la capacité musculaire et mentale de 20%. À 25° de température ambiante, lors d’une activité modérée, on perd environ 1 demi-litre d’eau toutes les heures.

 

Plusieurs signes avant-coureurs nous préviennent pourtant du déficit naissant :

 

- Nos urines deviennent plus ‘’foncés’’

- Le volume de nos urines diminue

- On a la bouche ‘’sèche’’ ‘’pâteuse’’

Attention !  
En atmosphère froide il arrive que l'on urine souvent et que celles-ci soient particulièrement claires. Cela pourrait nous faire penser que l'on est bien hydraté. En fait pas du tout. Cela est due à une importante volémie autour du noyau.

Attention aussi au fait que notre organisme consomme de l’eau pour digérer les aliments que nous mangeons.

 

À savoir !

1 calorie nécessite 1 cm3 d’eau pour être assimilée donc, un repas de 2500 calories nécessitera 2,5 litres d’eau. Avec cette quantité nous ne serons toujours pas hydraté, nous aurons juste compensé la perte liée à la digestion du repas.

De fait, en état de déshydratation si l’on dispose de nourriture mais pas d’eau, on ne mange pas.

 

Idée fausse !

‘’Si je ne transpire pas (au froid par exemple) je n’ai pas besoin de boire’’

Lors d’un effort on transpire toujours même si l’on ne s’en aperçoit pas. C’est le cas dans les ambiances froides ou en altitude par exemple ou les sous-vêtements ne paraissent même pas mouillés. Plus l’air est froid plus il est sec et plus il faut boire. Même lorsque l’on dort, on perd environ l’équivalent d'1 verre d’eau.

 

Que boire ? :
 

Boire de l’eau de fonte de la neige ou de la glace n’est pas conseillé. En effet, cette eau est totalement dépourvue de sels minéraux. Elle entraînera parfois des crampes ou des troubles digestifs. Elle pourra néanmoins être consommée si elle est accompagnée de prise de sels ou lors d’un repas.

En voyage, il faut souvent se contenter de l’eau que l’on trouve et tout bon voyageur qui se respecte à toujours avec lui de quoi filtrer ou purifier son eau. Néanmoins cette précaution ne suffit pas toujours. Dans les pays type ‘’Afrique’’ par exemple, on trouve soit des pompes à eau manuelles qui alimentent les villages, soit des puits à ciel ouvert. Il n’est pas rare que l’eau issue de ces derniers provoque des troubles importants (dysenterie) même après filtration et purification. En effet, cette eau cumule deux inconvénients :

 

- La surface de l’eau est stagnante

- Elle est en contact direct avec l’atmosphère (même un puits sommairement couvert)

 

Les vents peuvent ramener tout et n’importe quoi dans le puits (excréments d’animaux, poussières, polluants divers). Il est déconseillé de boire cette eau, sauf à la filtrer, la purifier et la faire bouillir pendant plusieurs minutes.

Attention, même une eau bouillie ne reste pas éternellement neutre, il faut la boire dans la journée.

 

La température de l’eau n’a aucun effet sur son pouvoir désaltérant. Certes, il est plus agréable de boire de l’eau fraîche surtout en ambiance chaude, mais finalement l’apport hydrique sera exactement le même avec de l’eau tiède ou chaude.

 

Pour terminer, rappelons que seule l’eau est indispensable à la vie. Toutes les autres boissons type soda ou boisson isotonique ne présentent pas d’avantage autre que le goût et ... l’enrichissement substantiel qu’elles procurent à leurs concepteurs. Attention aux pseudos boissons de l’effort contenant trop de sucre ou de sel et qui à terme aggravent la déshydratation.

 

Les pastilles de sel :
 

La transpiration entraîne avec elle une part parfois importante de chlorure de sodium. Paradoxalement, plus on transpire moins la concentration de sel est élevée. Le sel, participant à l’équilibre général de notre organisme, on peut légitimement penser que toute perte doit être immédiatement compensée, c’est vrai, mais sous ce prétexte on use et on abuse quelques fois de ce supplément. A moins d’évoluer dans une atmosphère particulièrement chaude et sèche (déserts) et d’y produire des efforts très intenses (course) il n’est pas utile de prendre des compléments salés. Notre alimentation en contient déjà beaucoup (trop !), et il n’est pas interdit d’en rajouter un peu la veille d’un effort prolongé. Il faut savoir aussi, que notre organisme puisera dans les réserves d’eau pour ‘’digérer’’ le sel. Ainsi, 1 g de sel utilisera 70 ml d’eau pour être assimilé par notre corps. De fait, si on ne dispose pas de suffisamment d’eau, on ne prend pas de sel car il accélère la déshydratation. 

 

Quelle quantité boire ? :
 

Il faut boire, mais parfois la quantité d’eau dont nous disposons n’est pas suffisante (montagne, expédition, ...). Il faut en même temps s’hydrater suffisamment tout en économisant le précieux liquide. Dans ce cas-là, il s’agit de boire juste ce qu’il faut pour que notre organisme ne ressente pas la sensation de soif et puisse fonctionner normalement. Il semble que sur une base d’environ 20 cl (3 grosses gorgées) d’eau toutes les 20 ou 30 mn on puisse s’hydrater correctement. Autour de ce principe, à chacun de moduler la périodicité des prises selon la température et l’activité pratiquée.

 

Le coup de chaleur :
 

Le terme ‘’coup de chaleur’’ est souvent utilisé un peu à tort et à travers car souvent confondu avec l'insolation. C’est en fait la seule pathologie mortelle due à la chaleur. Il réunit plusieurs facteurs :

 

- Une forte chaleur

- Une forte humidité

- Un effort intense

Les symptômes sont facilement vérifiables et ils permettent de diagnostiquer presque à coup sûr le coup de chaleur :

 

- Température égale ou supérieure à 41° (encore faut-il avoir un thermomètre)

- La peau est sèche et brûlante

- Troubles psychiques 

- Si l’on pince la peau, celle-ci garde le pli après relâchement.

 

Conduite à tenir :

 

- Soustraire la victime à la chaleur
- Dévêtir la victime et la refroidir en plaçant des linges mouillés sur la nuque, le ventre, le front, le cou, l’aine, sous les bras.

- L’asperger d’eau si cela est possible.

- La mettre en PLS si elle est inconsciente et qu’elle ventile.

- Alerter au plus vite les secours.

 

Si vous vous trouvez à proximité d'un ruisseau, déplacez prudemment la victime et trempez-lui les jambes dans l'eau, jusqu'à la taille, tout en les frictionnant vigoureusement (de bas en haut). En effet, le corps surchauffé trempé soudainement dans de l'eau froide, déclenchera immédiatement un réflexe de défense, la vasoconstriction mais au contraire dans le cas présent, nous avons besoin que le corps se refroidisse très vite, il faut donc que le sang circule et pour cela il faut contrarier cette vasoconstriction en massant les parties immergées.

 

Les crampes abdominales :
 

La vasodilatation des vaisseaux périphériques s’accompagne d’une vasoconstriction dans le noyau interne et les viscères. Cela a pour effet de créer parfois des crampes abdominales relativement douloureuses.

 

 

 

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