
Le bilan doit être fait avec rapidité et rigueur.
C'est à partir de celui-ci que va découler les gestes à venir.
Si le bilan est mauvais, tout ce qui sera fait par la suite sera inapproprié.
​
​
Il faut considérer qu'il y a en fait 2 bilans :
​
- Le bilan primaire qui est centré sur la recherche des fonctions vitales.
- Le bilan secondaire par lequel le secouriste recherchera des atteintes annexes et non vitales
​
BILAN PRIMAIRE
​
La victime est visiblement consciente :
​
Face à une victime qui est consciente il est inutile de faire un bilan. Il est évident que si la personne parle, bouge, c'est que le coeur bat et que les poumons fonctionnent. Le secouriste passera directement au bilan secondaire, puis préviendra les secours.
​
La victime est visiblement inconsciente :
​
Le secouriste doit immédiatement pratiquer le bilan primaire pour vérifier la présence et le bon fonctionnement des trois fonctions vitales.
​
Vérifier la conscience :
​
Pour cela je me place à côté de la victime, je lui prends les deux mains (en prenant soin de mettre mes doigts dans ses mains) et je lui pose une question simple et je lui donne un ordre simple.
"Monsieur (Madame) que se passe t'il ? ... Ouvrez les yeux, serrez moi les mains!"
​
​
​
Nota : le dessin montre le secouriste
prendre une seule main mais c'est bien
les deux mains qu'il faut prendre.
​
Si la victime est consciente elle répondra ou elle bougera les mains (cela veut dire qu'elle ventile et qu'elle circule). En l'absence de réaction, le secouriste estimera que la personne est inconsciente. Il devra alors vérifier la ventilation.
Attention !
Ce n'est pas parce que la victime est immobile, les yeux fermés et qu'elle ne répond pas à vos questions, qu'elle est inconsciente. Elle peut vous entendre mais être dans l'impossibilité de vous répondre. Le secouriste estimera que la victime est inconsciente si elle ne répond pas ET si elle ne bouge pas les mains, ne fait aucun mouvement.
Vérifier la ventilation (en deux phases) :
​
Phase 1 - la bascule prudente de la tête en arrière ou libération des voies aériennes
​
- Le secouriste place une main sur le front de la victime.
- Deux doigts de l'autre main se placent sur l'os du menton.
- Bien que la bascule en arrière doive se faire avec douceur
en gardant la tête dans l'axe du corps, il faut néanmoins
tirer la tête bien en arrière pour dégager les voies aériennes.
​
​
​
Victime inconsciente sur le dos = danger vital. Avec la bascule prudente de la tête en arrière, la langue remonte par effet
La langue tombe au fond de la gorge = détresse ventilatoire. mécanique. Les voies aériennes sont libérées.
​
​
​
​
​
​
​
​
​
​
​
​
La bascule de la tête est primordiale avant de vérifier la ventilation car, si la tête n'est pas relevée la langue se positionne au fond de la gorge et obstrue les voies aériennes. Il peut arriver que, sur une personne qui ne ventile pas, le simple fait de basculer la tête peut spontanément rétablir la ventilation. De fait, une personne inconsciente sur le dos va se trouver très vite en détresse vitale si rien n'est fait.
​
Phase 2 - vérification de la ventilation
​
- Tout en maintenant la bascule prudente de la tête en arrière, le secouriste se penche sur la victime.
- Son oreille est près du nez de la victime, sa joue près de la bouche et ses yeux regardent le ventre.
- Dans cette position il entendra le souffle (s'il y en a un) de la victime, le sentira sur sa joue et verra le ventre se soulever.
- Il maintient cette position pendant 10 secondes.
- Si le secouriste n'entend rien, ne sent rien et ne voit rien au bout de 10s, il est en droit d'estimer que la victime est en arrêt cardio-ventilatoire.
​
​
​
​
​
​
​
​
​
Vérifier la circulation :
​
En fait, la circulation ne se vérifie pas, on ne prend pas le pouls. On estime en effet que si la victime ventile c'est que le coeur bat et si elle ne ventile pas c'est que le coeur ne bat plus. Dans les faits, le coeur s'arrêtera après quelques secondes sans oxygénation, il est donc inutile de "perdre du temps" à prendre un pouls qui de toutes façons va disparaitre très vite. Néanmoins, le secouriste qui sait prendre le pouls (radial ou carotidien) le prendra quand même. Cela peut être utile de connaitre la ''qualité'' du pouls, avant de prévenir les secours.
​
BILAN SECONDAIRE
​
Une fois que le secouriste a vérifié la présence des 3 fonctions vitales, il peut continuer le bilan à la recherche d'autres atteintes secondaires mais dont certaines pourraient à terme poser problème - les fractures, luxations et les hémorragies.
Il questionnera aussi la victime (si elle est consciente) à la recherche d'infos qui pourraient intéresser les secours : maladie, traitement, allergie, antécédents médicaux, ...
​
La palpation :
Elle se fera lorsqu'il y a suspicion de traumatismes osseux ou de saignements (chute de hauteur, accident de la route, ...) que la victime soit consciente ou non. Il est inutile de faire une palpation sur une victime qui fait un malaise. Dans ce cas, il y a bien d'autres choses à faire.
​
La victime est allongée, la palpation consiste, sans bouger la victime, à faire passer les doigts de ses deux mains sous chacun de ses membres ainsi que son cou et sa tête (en veillant à ne pas bouger la tête).
​
- Je commence par la tête et je regarde mes mains si je détecte la présence de sang.
- Je fais la même chose en passant mes doigts sous le cou.
- Puis chacun des bras en partant de l'épaule et en redescendant doucement jusqu'au bout des doigts.
- Puis idem pour les jambes en partant des hanches jusqu'au cheville.
- Enfin je termine en passant mes doigts sur chaque côté du torse (le long des côtes).
​
Attention !
Je dois regarder mes mains après avoir palpé chaque membre et chaque partie du corps séparément.
​
Au passage des mains au niveau des articulations (coudes, genoux, épaules, poignets, hanches) le secouriste recherchera aussi un ''gonflement'' suspect qui pourrait signaler la présence d'une fracture ou d'une luxation. Voir à ce sujet l'onglet Traumatisme.
​
Que faire en cas de présence de sang ? :
​
Si après avoir palpé un membre ou une partie du corps je remarque la présence de sang sur les doigts, je dois tout de suite vérifier s'il s'agit d'une simple plaie ou d'une hémorragie. Dans ce cas, pas le choix, il faudra bouger la victime ... avec prudence.
Pour reconnaitre une plaie d'une hémorragie se référer aux onglets correspondant - Hémorragie / Plaies
​
Attention !
Un saignement au niveau de la tête ou de la face doit toujours être considéré comme grave et il faudra rappeler les secours même s'ils ont déjà été prévenus en amont car il s'agît d'une aggravation potentielle.
​
Que faire en cas de gonflement au niveau d'une articulation ? :
​
Surtout ne rien faire et ne pas essayer de bouger le membre. Prévenir à nouveau les secours.
​
LE BILAN EN MILIEU NATUREL
​
Retrouver ici la Fiche de Renseignements de la Fédération Française de la Montagne et de l'Escalade à remplir avant de prévenir les secours
​
Le bilan en milieu naturel ne diffère pas du bilan de base. Toutefois la victime se trouve souvent sur un sol inconfortable et froid soumis aux éléments, il faut la protéger au mieux pour éviter une aggravation. En cas de chute ou de tout autre accident où il y a suspicion de trauma osseux (victime qui se plaint du dos, du rachis cervical) il faudra examiner la victime sur place, la protéger des éléments en la couvrant sans la bouger si ce n'est pour l'isoler du sol si celui-ci est froid ou humide. En effet, le refroidissement lié au contact avec le sol peut avoir un réel effet aggravant sur l'état de la victime.
Pour le responsable de groupe (Amm, guide, responsable associatif) il faudra aussi veiller à mettre le reste du groupe en sécurité.




